Histoire d'Aigny

 

De la préhistoire au XIX ème siècle

Les deux guerres

Histoire contemporaine

Evolution de la population

Histoire du CBR

Histoire de l'église

 

 


Origine du nom Aigny

L'origine du mot "Aigny" pourrait venir du latin "Aqua nidus" ( croisement des eaux ) ou "Aiguerium" ( abreuvoir)

D'où le nom d'Aquanidien donné aux habitants d'Aigny.

La Marne traversait autrefois le territoire de la commune ( qui s'est d'ailleurs appelée Aigny sur Marne) mais son lit ayant changé, elle le borde désormais. ( On peut cependant apercevoir son ancien lit lors de la décrue qui suit les inondations de l'hiver)

Le territoire est également traversé par le ruisseau de la "Gravelotte" et le canal latéral à la Marne.

 


Préhistoire

On a retrouvé des traces de civilisation sur le territoire de la commune, par exemple des hallebardes, des flèches, une cuirasse, des fragments de poterie. Ces éléments laissent à penser qu'une vie romaine eut lieu ici. De plus les restes d'un cimetière gallo-romain trouvés fin 19ème siècle contribuent à renforcer cette idée.

 

Le Moyen-Age

Au 12ème siècle, la construction d'une église eut lieu. On n'a pas trouvé de trace de château. Cependant, les archives municipales indiquent que jusqu'au 14ème siècle Aigny abritait une seigneurie.

Au cours de la guerre de cent ans, les villageois s'approprièrent les biens seigneuriaux et en 1408 des comptes leur furent demandés sur la possession des terres. De la monarchie, Aigny a également gardé un four, une halle ainsi qu'un droit de chasse que le village perdit en 1738. Dès 1549, les religieux d'Hautvillers se proclamèrent "Seigneurs d'Aigny" ce qui ne fut pas bien accepté des habitants et donna suite à de longs et coûteux procès pour les villageois. Les Aquanidiens n'avaient pas besoin de cela pour être dans la misère. Et c'est avec espoir que l'on vit venir la Révolution Française. Deux hommes de l'époque : Jacques-Joseph Delacour (notaire royal) et son fils Jacques-Louis Delacour (bachelier en droit et lieutenant juge en la terre et seigneurie d'Aigny) ont établi un cahier de doléances du Tiers-Etat "type" qui servit de modèle aux communes environnantes.

 

La Révolution Française

Et c'est avec espoir que l'on vit venir la Révolution Française. Deux hommes de l'époque : Jacques-Joseph Delacour (notaire royal) et son fils Jacques-Louis Delacour (bachelier en droit et lieutenant juge en la terre et seigneurie d'Aigny) ont établi un cahier de doléances du Tiers-Etat "type" qui servit de modèle aux communes environnantes.

Le cahier de doléances d'Aigny comportait 68 demandes divisées en 4 parties : organisation politique et administrative, les impôts, l'impôt en nature et la justice. Les biens nationaux et religieux (terres du clergé) furent répartis entre divers propriétaires. Il faut noter l'existence d'une personne qui a marqué sa présence lors de la Révolution française, il s'agit de l'abbé Archambaux. Il fut jugé "réfractaire" et on le remplaça par un autre curé. Mais l'abbé Archambaux ne quitta pas la commune pour autant et reçu l'hospitalité chez un habitant du village, chez qui des messes clandestines étaient organisées.

Après cette période riche en évènements, le 19ème siècle paraît plus calme. Même la guerre de 1870 n'a que très peu entâché la quiétude du village; en effet les allemands ne sont restés sur Aigny que 18 jours: du 16 mai au 3 juin 1871.

L'église qui tombait en ruine devait être démolie et remplacée. La première pierre fut posée le 24 octobre 1871. La flèche fut édifiée en 1880, 2 nouvelles cloches furent acquises en échange des anciennes en 1881. Pour plus de détails voir l'histoire de l'égliseci-dessous.

 


 

LES DEUX GUERRES MONDIALES

* 1914-1918

Pendant la Grande Guerre la toiture de l'église d'Aigny est presque entièrement détruite par un obus.

Un monument aux morts fut érigé et le 4 août 1921; le conseil municipal d'Aigny vota une concession perpétuelle pour le corps de l'adjudant anglais Sapper Thomas Lee, mort au combat. ( d'où la mention tombe du Commonwealth qui figure à l'entrée du cimetière) Particularité: cette tombe n'est pas orientée comme les autres.

 

Documents supplémentaires trouvés sur Internet.

Pour avoir le texte dans son intégralité, cliquez sur les liens mentionnés.

http://perso.liberty-surf.fr/dvo/quierzy/jd14-18.htm ( trouvé dans la mémoire cache de Google) http://www.google.fr/search?q=cache:pYithrxzT3E:perso.libertysurf.fr/dvo/quierzy/jd14-18.htm+villa+aigny&hl=fr

Jules D.

6e Régiment de Cuirassiers

1912-1919

SERVICE MILITAIRE - octobre 1912 - juillet 1914

Jules D. est appelé début octobre 1912 au 6e Régiment de Cuirassiers pour y effectuer ses deux ans de service militaire. Stationné à Sainte-Menehould et au Camp de Châlons dans la Marne, le 6e Cuirassiers, créé en 1635 par le cardinal de Richelieu, est l'un des plus anciens régiments de la cavalerie française. Il est alors composé en grande majorité de cultivateurs originaires de l'Aisne, des Ardennes et de la Meuse. Son effectif est de 33 officiers, 48 sous-officiers, 56 brigadiers, 550 cavaliers et 672 chevaux.

Affecté au 1er Escadron, le Sapeur D. reçoit le casque 1874 à plumet rouge, la cuirasse 1891 (portée dépolie au 6e Régiment), la tunique bleu foncé, la culotte rouge, les jambières de cuir, le sabre 1882 et le revolver 1892. L'instruction commence par la pratique individuelle du sabre, du tir puis de l'équitation jusqu'au printemps suivant. Viennent ensuite les exercices en groupe (école d'escadron) qui se terminent par les grandes manoeuvres. Le cavalier se perfectionne ensuite encore pendant un an.

Mais le 28 juillet 1914, le régiment, en manoeuvre au Camp de Châlons, reçoit l'ordre de rejoindre sans délai ses quartiers de Ste-Menehould " du fait de la dégradation de la situation internationale ".

FRONT DE CHAMPAGNE - octobre 1915 - juin 1916

Le régiment se déplace alors un peu plus à l'est à Aigny-sur-Marne où il arrive le 29 octobre 1915. En cours de route, deux escadrons pied à terre et une section de mitrailleuse se rendent le 28 en autobus vers Mourmelon prendre le service aux tranchées dans le secteur de Baconnes, juste à côté de Mourmelon. Le secteur est relativement calme, il y a un tué et 8 blessés en octobre et novembre. Le régiment occupe par période d'une douzaine de jours le sous-secteurs des quartiers des Guetteurs et du Boulevard jusqu'à la fin avril 1916, non sans avoir été alerté en février lors de l'attaque allemande sur Verdun. Il occupe ensuite début mai le secteur voisin de Prosnes (secteur de la Villa) jusqu'au 13 juin puis quitte la Marne fin juin 1916 pour la Somme. Les permissions sont suspendue depuis le 24 juin. Le temps est pluvieux.

Robert Villate. Foch à la Marne, 5-10 sept 1914. Chapitre III

Au soir cependant, la IIIe armée a poussé sa cavalerie jusqu'à Villeseneux et Clamanges, tandis que la XXXIIe division est à Athis, ayant remis de l'ordre dans ses unités, la XXIIIe division au repos dans la région Jalons---Matougues---Aigny. Le XIXe corps est autour de Châlons, dont les rues sont pleines de soldats de ses régiments. Le XIIe corps de réserve est encore très en arrière, sa XXIIIe division de réserve est au sud-est de Reims, à une journée de marche, tandis que la XXIVe division de réserve, encore plus au nord, s'est avancée dans la journée au sud-ouest de Rethel. Von Bülow est dans son quartier général, à Dormans; von Hausen est à Châlons, au milieu de son état-major; de là, tous deux vont donner leurs ordres pour la journée du lendemain.

 

* 1939-1945

Puis vint la seconde guerre mondiale, la première alerte au dessus d'Aigny eut lieu le 16 octobre 1939 à 5H00 du matin. Ce jour là des avions allemands sont passés très haut dans le ciel.

Le 25 octobre de la même année, un groupe anglais de la DCA s'installe à Aigny en vue de défendre le terrain d'aviation anglais établi à Vraux.

Le 17 avril 1943 un avion anglais est abattu à 4H05 du matin près de l'ancienne gare du CBR.

Aigny est libéré en début d'après-midi le 29 août 1944.

 

Pour en savoir plus http://www.amrvraux.com/

L'histoire en rafale: http://lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/2011/06/22/aigny-une-stele-pour-les-aviateurs-britanniques/

AIGNY de la fin du XXème SIECLE au début du XXIème...

1989:

Les enfants d'Aigny ont planté l'arbre de la Liberté pour commémorer le bicentenaire de la révolution française en présence de son maire de l'époque, M. William Chardain et son adjoint de l'époque M. René Guillaume.

Décembre 1991:

La flamme olympique traverse Aigny pour se rendre à Albertville. Pour cette occasion un panneau indicateur géant est construit pour indiquer la direction et le nombre de kilomètres restant: 3003 !


Décembre 1999

Aigny est touché par la tempête qui a ravagé la France entière. Des arbres sont détruits, l'éolienne pliée, la plupart des maisons ont perdu quelques tuiles, les pylônes situés en direction de Condé sont complètement tordus. La plupart des habitants devront passer 3 jours sans électricité tandis que quelques uns devront attendre une semaine pour retrouver le confort moderne.

Les pompiers du village ont ôté les branches cassées qui gênaient la circulation.

 

::Mai 2006: réfection de la place: les fils électriques ont été enterrés, le revêtement a été changé, des pots de fleurs ont été ajoutés, une signalisation au sol créée et la fontaine a été remise en eau !

 

Paris-Colmar

Chaque année les marcheurs du Paris-Colmar empruntent le CD1 qui traverse la commune. Les enfants de l'école vont les applaudir.

 


Population

Les informations du dernier recensement se trouvent sur le site de l'INSEE:

http://www.insee.fr/fr/recensement/nouv_recens/resultats/repartition/chiffres_cles/n3/51/n3_51003.pdf


 

LE CBR

Un groupement financier belge: le groupe Empain est à l'origine de la création du "chemin de fer de la banlieue de Reims".Cette société fut constituée le 5 mai 1894. En une dizaine d'années (1896- 1906) les réalisations successives forment un réseau de 350 kms, centré sur Reims et constitué des lignes suivantes:

REIMS-DORMANS et FISMES CORMICY-REIMS-AMBONNAY EPERNAY-MONTMIRAIL SOISSONS GUIGNICOURT-RETHEL ROUCY-CORBENY AMBONNAY-CHALONS AMBONNAY-EPERNAY REIMS-BEINE REIMS-ASFELD


La ligne AMBONNAY CHALONS

Cette ligne est déclarée d'utilité publique le 29/4/1902. Les subventions annuelles votées pour une période de 60 ans par les communes sont les suivantes :

Châlons 5700 F 868.96 Euros
AIGNY 360 F 55.88 Euros
St Martin 200 F 30.49 Euros
Condé 1 000 F 152.45 Euros
Recy 300 F 45.73 Euros
Ambonnay 209 F 31.86 Euros
Juvigny 400 F 60.98 Euros
Trépail 140 F 21.34 Euros
Vraux 400F 60.98 Euros
Villers Marmey 137 F 20.88 Euros
Vraux 76 F 11.58 Euros


Les expropriations se terminent en 1903. Elles sont peu nombreuses puisque sur les 22 kms de voie, 18 se situent sur le domaine public. La plupart sont réglées à l'amiable entre les propriétaires et la Cie CBR, pour les autres un jury d'indemnisation siège au tribunal de première Instance de Chalons ; il règle ainsi le différend qui oppose l'administrateur des immeubles du petit séminaire de Chalons à la Cie, pour des terrains situés à AIGNY.

Des gares sont prévues dans chaque commune, deux pour Châlons : Châlons-port et la gare de transbordement près de celle de la Cie de l'Est. La gare d'AlGNY est construite en 1904.


Une convention est signée avec la Cie de l'Est pour la fourniture d'eau aux machines du CBR ( en gare de Châlons-port, dans le seul cas où le réservoir d'AIGNY serait hors service (seule cuve à eau entre Ambonnay et Châlons, et alimentée par la rigole de l'usine de Condé) . En mars 1904 les Ponts et Chaussées demandent à la Cie CBR de remplacer les rails vignoles (rails qui saillent d'environ 10cm, dont la traversée ne s'effectuait qu'à des passages à niveau. ) par des rails brocca (rails noyés dans la chaussée ) dans les traversées de Condé- AIGNY.


Le 8 avril l904 la ligne ouvre au trafic voyageurs et marchandises.


En octobre 1904, la Cie est autorisée par le préfet à porter la vitesse de ses trains à 35 km/heure hors agglomération et 15 km/heure dans les lieux habités.

Le rôle du CBR fut très important pendant la guerre 1914-1918 (Ravitaillements, transports de blessés et de matériel militaire), mais les dégâts occasionnés aux installations et au matériel furent considérables.

Le réseau est progressivement remis en service entre les années 1918 et 1923, avec un déficit d'exploitation compréhensible. Mais le déficit perdure au-delà et amène la Cie à résilier sa concession en 1925. Le réseau est alors affermé à la S.G.T.D (société générale des transports départementaux). Concurrencé par le développement des autocars et des voitures, ce service ferroviaire sera déclassé par décret le 19 décembre 1939.

 

 


 

Notre Eglise, son Histoire


Autrefois, Aigny possédait une église datant des XII ème et XIII ème siècle, orientée Nord-Sud ; elle ne présentait rien de très remarquable.

Malmenée au cours de la Guerre de Cent Ans et des guerres de religions, elle était malgré tout, d'après certains textes, encore en bon état à la fin du XVII ème siècle ; elle possédait alors quatre autels (Ste Vierge, St Nicolas,St Eloi et St Gildart) et des objets de culte de grande valeur (un calice, un ciboire, un soleil argent ... ).


Vers le milieu du XIII ème siècle les habitants du village l'équipent d'un magnifique autel en marbre qui fut très remarqué lors de la visite canonique du 17 avril 1760 .


Mais avec les années, tombant en ruines, elle pose de nombreux problèmes et soucis à la commune; par exemple, en 1824, le 9 juillet le clocher et l'horloge furent endommagés par la foudre ; à partir de 1844 il est impossible de sonner les cloches car le beffroi est en mauvais état et quelques temps plus tard les cloches sont cassées .

Pourtant en 1860 elle est dotée d'un orgue-harmonium et d'un dais (ouvrage suspendu au dessus de l'autel ) .

 


C'est le 13 février 1864 que pour Ia première fois, devant l'ampleur des réparations à faire, le Conseil Municipal envisage sa démolition et la reconstruction d' un nouvel édifice .


La reconstruction fut contestée par quelques habitants qui auraient préféré la restaurer ; elle fit aussi l'objet de nombreux projets à cause de l' opposition de quelques propriétaires, habitant Châlons et qui craignaient de devoir prendre part aux dépenses.

Il fallut acquérir de nouveaux terrains et tenir compte des élections qui ont parfois retardé l'exécution des projets.



En 1868 on sollicite auprès du ministre de la justice et des Cultes une subvention de 10 000 francs ; puis on décide que la salle de classe deviendrait chapelle provisoire et que les 4O enfants de l' école seraient regroupés dans la plus grande chambre de la Maison d'Ecole.


Pour la nouvelle église il fut décidé qu'elle serait orientée Est-Ouest, ce qui nécessita de nouvelles fondations et l'exhumation de plusieurs défunts puisque la nouvelle construction allait se trouver pour partie sur le cimetière .


La première pierre fut posée le 24 octobre 1869 et en 1871 l'église était entièrement terminée.

La flèche qui surmonte la tour fut édifiée en 1880.

En 1881 deux nouvelles cloches furent acquises en échange des anciennes.

En 1885 le cimetière fut entouré de grilles en fer forgé.

En 1892 un legs de la famille Faillet a permis l'achat de vitraux.



Cette construction aura finalement coûté :

- église 64 407,00 F 9818.78 Euros
- flèche 8 862,00 F 1351 Euros
- murs du cimetière 3 387,00 F 516.34 Euros
- grilles 2 105,00 F 320.91 Euros
- cloches 1 533,00 F 233.70 Euros
TOTAL 80 294,00 F 12240.74 Euros



Pour ces frais la commune a reçu de l'état et du département la somme de 8 773 francs ; elle a donc eu a sa charge 72 000 francs ; elle a assuré la dépense en partie grâce à la vente d'un titre de rente qui lui a rapporté 48 395 francs .


Le 4 septembre 1914, toiture et vitraux furent en grande partie détruits ; leur réfection en 1924, a coûté 5900 francs.

En juin 1940, la flèche et les vitraux ont été endommagés lors de la destruction des ponts tout proches; la flèche ne fut refaite complètement qu'en 1953.


Ses cloches :

 

 

Elles furent bénies en octobre 1881 par Monseigneur LUCOT, chanoine et curé archiprêtre de la cathédrale, en présence du curé de l'époque Jules Armand ROGER .



La grosse cloche fut nommée Delphine-Alfred ( Delphine, prénom de l'épouse de l'adjoint Eugène Alex PLANCHAT ; et Alfred, prénom du maire Alfred Amédée HENRION) .



La plus petite fut nommée Hortense-Eugénie (Hortense, prénom de l'épouse du maire et Eugénie pour le prénom de l'adjoint).

 

Si vous voulez visiter l'église, cliquez sur sa clef !